samedi 11 mai 2013

La vie sans impedimenta où comment Jules César valide mes choix de vie


Une chose me trotte en tête depuis qu'il y a plus d'un mois. Je déjeunais avec un collègue dans le cadre de ce genre de repas plus ou moins formel, comme toujours dans ce genre de déjeuner de la carpe et du lapin, on se retrouve à entendre et sortir des banalités affligeantes, au choix sur les vacances, les enfants, l'immobilier, les voitures... (Sociabilité que de crimes silencieux sont commis en ton nom!)

En ce moment vient souvent sur la table, mon prochain changement de profession, dans ce genre de circonstances, je préfère dans un soucis de paix sociale (qui se monnaie de plus en plus cher quoi qu'on en dise), laisser la personne répondre toute seule. Cette technique s'avère très efficace puisque les parleurs sont aussi des théoriciens (BHL inside). 

Je laissais donc mon comparse dérouler du câble, et ce dernier était parti sur le thème de la stabilitéet sur l'hypothèse que je vais avoir "envie de me poser". Je compte ces dix dernières années un nombre conséquent de déménagements pour mes études, puis pour le travail. J'ai trainé mes guêtres (ce que j'aime cet effet de vêtement, prions qu'un jour il reviendra à la mode) à Quimper, Brest, Vannes, Angers, Lorient, en île de France, en Lorraine, en Champagne-Ardennes avant de faire un comeback à l'alma mater bretonne. 

En complément de cela il faut concevoir que mes éventuels petits amis n'ont jamais résidés dans la même ville que moi et qu'en général j'ai partagé mon temps entre l'endroit où ils se trouvaient, l'endroit où je travaillais et ma maison familiale. Traduisons cela factuellement : voilà 10 ans que je vis dans un sac de voyage et que je ne dors pas plus de 5 jours au même endroit (vacances exclues).

Je vous avouerai qu'il y a quelques années la vie "normale" m'a vraiment tentée. Je me serais bien vue  rentrer dans un chez moi hypothétique tous les soirs. Je m'imaginais bien vivre et décorer une petite maison, ce genre de chose un peu romantique (jusqu'au jour où on trouve la taxe d'habitation dans la boîte aux lettres).

Le problème c'est que genre d'envies m'est passé et qu'aujourd'hui je sais que je ne me "poserai" jamais. De maison, j'en ai déjà une gigantesque (bientôt je vous présenterai d'ailleurs "le plus grand do it yourself"), et si il me prend une envie de décorer j'ai un nombre conséquent de pièce pour cela (il me manque par contre du temps et de l'huile de coude). Peux importe où je vais, je ne suis nulle part ailleurs chez moi. 

Est ce que j'ai envie de me poser? Comme me le propose ce triste sire? Biensûr que non. Avec mes déménagements à répétitions, l'intégralité de mon nécessaire de vie tenant dans une remorque de voiture, mon absence totale d'emprunt,  et des contraintes domestiques réduites, je considère que j'ai ainsi un peu de temps de pensée et d'énergie disponible pour des choses qui me plaisent vraiment.

Dans l'armée romaine, les impedimenta était le terme consacré à toute la logistique pesante et gênant le mouvement. Dans le de bello galico, Jules César (rien de moins), explique l'intérêt le cas échéant d'abandonner tout ce fatras. J'ai donc choisi de vivre sans impedimenta, en ayant une base qu'est ma maison familiale, et le reste du temps des endroits que j'utilise à des fins purement pratique. 

Ce jour là, j'ai répondu à mon collègue que "ce n'était pas tout à fait ça" avec diplomatie, aujourd'hui si cette scène se produisait je voudrai lui dire que tant que se poser ça voudra dire ce que lui as en tête  par ce terme, et bien je préfère me jeter sous le prochain bus. 


3 commentaires:

  1. Moins de temps de bougeotte que toi mais je me pose toujours la question du "se poser ou pas ?" question d'autant plus prenante en ce moment que je dois me décider quant à ce que je vais faire les prochains mois... Même la stabilité de la maison familiale n'est plus d'actualité (mes parents sont locataires en voie de déménagement, donc...)
    Au fait, tu changes de profession ?

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  2. je te comprends, je vogue depuis des années entre plusieurs villes mais j'adore ça car j'ai l'impression de m'évader souvent, même si c'est parfois compliqué et fatigant! J'adore retourner dans le finistère pour un véritable retour aux sources, me balader dans le Morbihan que j'ai beaucoup aussi et découvrir la Bretagne Nord car mon cher Monsieur bosse à côté de Saint-Malo :) Des bises

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